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- Forum discussions - Discutions sur l'Ile de Sein
Sujet n° 49 |
Réflexion su l'nsularité |
le 10/03/2009 @ 23:29 par CHEVERT
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Ce matin j'étais à Ste Evette pour y déposer un membre de ma famille prenant le bateau pour l'ile de Sein. Depuis le 1er mars, la Penn-ar-Bed a revu ses tarifs à la hausse : 30€ et quelques pour les touristes, la moitié pour les insulaires secondaires ...et 2 € pour les chiens ! En sortant de la gare, nous avons discuté avec quelqu'un qui est né à l'île de parents Sénans, y a grandi mais qui n'a plus là-bas ni maison ni parents. Je le sentais très amer d'être assimilé à un "étranger" à votre "caillou", par le biais de la tarification qui est appliquée depuis déjà quelque temps. L'île, c'est toute une partie importante de sa vie, il en connaît les moindres recoins, il partage avec beaucoup d'autres Sénans d'inoubliables souvenirs et surtout l'amour immense que vous avez, vous les Sénans, pour ce tout petit morceau de territoire et ceci d'autant plus que vous en êtes éloignés .Ceci m'a amenée à me poser des questions sur qu'est-ce que l'appartenance à un territoire. Qui en est, qui n'en est pas, qui a des droits, qui n'en a pas?J'ai senti combien la contrainte économique qui crée obligatoirement des injustices, entraîne des frustrations. Les îles sont les seuls endroits où il faut payer, parfois très cher pour s'y rendre alors même que l'on s'y sent "chez soi".J'ai alors fait le rapprochement avec les Antillais et j'ai pensé qu'une partie des mécontentements accumulés, reposait sur des décisions prises au fil du temps, probablement arbitraires, mais graves parce qu'elles créaient un profond sentiment d'exclusion.Heureusement, il n'y avait pas de banderoles à Ste Evette! Mais j'ai senti ce matin quelque chose qui m'avait jusque là échappé, de la connaissance de l'île de Sein.J'espère ne pas vous avoir fait bailler d'ennui en me lisant . Je vous souhaite une bonne journée Rectifié par CHEVERT le 11/03/2009 @ 00:18 |
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Réponse n° 2 -------- le 11/03/2009 @ 20:34 par Juju30
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Bonsoir, vous auriez raison de vous battre pour pouvoir aller sur votre ile, rendre visite a vos familles et amis sans que cela soit un luxe. Je sais qu'actuellement le meme débat est lancé sur les iles de Moléne et d'Ouessant, c'est peut etre l'occasion de faire bouger les choses tous ensembles. La vie sur les petites iles n'est déja pas si simple, s'expatrier pour aller travailler sur le continent ou a l'étranger se fait souvent a contre coeur, alors ne pas pouvoir y retourner réguliérement parce que les prix du transport maritime est trop élevé, c'est intolérable. Ronan a raison, méditez y !!! Bonne soirée a tous. |
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Réponse n° 3 -------- le 12/03/2009 @ 04:59 par jeanclaude
visiteur |
Papeete, le 11 mars 2009
Bonsoir à tous,
Tout comme Ronan, il ne me reste de Sein que de nombreux souvenirs d'enfance et depuis peu une pierre tombale, dernière demeure de mes parents.
Je comprends tout à fait ce sentiment d'exclusion, lorsque se présentant au guichet de la Penn ar Bed on se voit appliquer le tarif "visiteur".
Cette situation ne date pas d"hier. Il y a bien dix ans, la classification "insulaire" etait liée à une inscription sur les listes électorales. Je m'en étais étonné, d'autant plus, que bien des touristes, certes fidèles à l'île, mais ne possédant ni pied à terre, ni famille bénéficiaient du tarif dont nous sommes privés.
Après discussion téléphonique avec la secretaire de Mairie de l'époque, la réponse fut brève: vous ne votez pas à Sein, vous ne pouvez donc pas prétendre à la carte insulaire.
Depuis, je reconnais volontiers que j'ai déserté le "caillou"et que mes mutations m"ont porté bien loin du Finistère. Néanmoins, et sans tomber dans une profonde nostalgie, il m'arrive, comme à beaucoup d'entre vous, de ressentir un besoin profond de me ressourcer.
Le fait d'obtenir une carte portant la mention "insulaire", serait certes économiquement bien plus intéressant, mais nous apporterait une forme de reconnaissance de notre statut: celui de sénane et sénan de coeur, à défaut d"y résider. |
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Réponse n° 6 -------- le 14/03/2009 @ 15:51 par nicolecuillandre
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Bonjour à tous,
Je partage tout à fait l'avis de mon cousin Jean-Claude sur le sujet.
J'ai moi même vécu cette situation il y a plus de dix ans où l'on vous dit clairement que vous êtes un visiteur sur cette ile que vous considérez comme la votre (à Ste Evette et à l'Ile de Sein, un comble!!).
Je plaide donc pour l'attribution de la carte insulaire aux enfants dont les parents ont vécu sur Sein, même s'ils ne possèdent pas eux-mêmes de maison sur l'Ile.
J'ai moins déserté l'Ile car j'y reviens au moins une fois par an ayant la chance d'avoir ma tante qui réside sur l'Ile pour m'accueillir et je paye le tarif "touriste".
C'est effectivement une reconnaissance recherchée, tant nous sommes par ailleurs attachés à ce caillou, berceau de nos souvenirs d'enfance et d'adolescence.
Merci à Ronan pour ce site magnifique et les échanges possibles.
Nicole |
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Réponse n° 7 -------- le 14/03/2009 @ 17:54 par FiacreJr
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Bonjour,
Vu la qualité de ce site, ilest difficle de refuser quoi que ce soit à Ronan. J'apporte donc ma modeste contribution à de sujet de discussion.
Mon père est Ilien (né en 1934), ma mère Molénaise et nous habitions à Brest, j'ai donc fais le va-et-vient entre le continent et les îles depuis toujours (je suis né en 1956).
A Ste-Evette, mon père étant connu des membres de l'équipage de l'Enez-Sun, nous bénéficions du tarif insulaire sans aucun justificatif. Plus tard, en 1980, mes parents avaient le tarif insulaire, et, ma femme et moi avions le tarif 1/2 insulaire. Si j'allais à l'île sans mes parents, quand je donnais mon nom, j'avais systématiquement un tarif "préférentiel". Les Iliens savaient reconnaître les leurs, c'était fort sympathique.
Depuis plusieurs années , que dalle !
D'ailleurs, mon père ne veut plus y aller, il ne supporte pas d'être considéré comme un touriste. Plusieurs fois, je lui ai proposé le voyage, une seule réponse : "négatif", suivent alors quelques mots en breton qui, vu sa façon de parler, ne doivent pas être sympathiques.
La Pen Ar Bed suit le mouvement, c'est devenue une entreprise, le service public coûte trop cher à la collectivité. Les arguments sont connus : les bienfaits de la concurrence pour les clients, la pérennité de l'entreprise passe par les bénéfices et les profits, ajoutez y une dose de mondialisation et terminez par "c'est la crise". Bref, tous ces petits gestes d'humanité comme associer un nom de famille à la famille des îliens, n'a plus aucun sens aujourd'hui.
Si solution il y a, elle est politique. Le Département (avant qu'il ne disparaisse, absorbé par la réforme Balladur/Sarkozy) est-il décidé à revoir sa politique et les moyens associés ?
Sinon, pour rester Ilien, il faudra être riche. La page "Ile de Sein, île de pêcheurs" est tournée, un nouveau chapitre débute.
A moins d'un miracle
Kénavo |
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Réponse n° 9 -------- le 14/03/2009 @ 22:37 par cocojeanmad
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bonjour, je viens à mon tour répondre à la" question",
En reprenant la chanson de Tri Yann, "Sommes-nous Bretons, et d'abord pourquoi l'être?Sommes-nous Sénans, nous, enfants et petits-enfants d'îliens pure souche? même si dans notre for intérieur, la réponse est OUI, visàvis de la Penn ar Bed la réponse est catégoriquement NON.
Le service public a été complètement englouti dans la course aux profits mettant au même niveau de tarif, le pauvre pékin de Pétaouchnok-les Bains(avec tout le respect qu'on lui doit de venir découvrir norte île) et un enfant d'îliens dépossédé de tout bien immobilier sur l'île (souvent faute de moyens) mais ayant ses racines et ses morts sur l'île.Et bien, le touriste paiera son billet "plein pot" et l'"ilien paiera aussi plein pot mais en plus, il paiera un supplémment pour les fleurs qu'il veut mettre au cimetière profitant de sa venue sur "son"île.Tout cela est parfaitement écoeurant mais bien triste de réalité...
Il est bien loin, le temps où il suffisait de dire qu'on était "le fils de" pour bénéficier du fameux "ticket insulaire", celui-là même qui nous différenciait déjà sur la cale de Ste Evette des" autres".Au delà du tarif, certes prohibitif, c'est une reconnaissance de notre attachement affectif et surtout familial qui nous semble être complètement occulté par la Penn ar Bed toujours dans sa quête de profits en tous genres oubliant très souvent son rôle de service public à la population
A quand une véritable grille de tarifs en prenant en compte la personne plus que le client, car l'insularité est un cas particulier et à cas particuler, mesures adaptées, ce qui est pour le moment très mal appropprié.A titre d'exemple, je bénéficie d'une carte d'abonné +( mes 2 parents sont îliens)(pfff quelle appellation pourrie...) en revanche mon frère et ma soeur sont insulaires secondaires: cherchez l'erreur!
A quand, une rencontre, entre les élus, les usagers et la Penn ar Bed afin de trouver un bon compromis qui puisse satisfaire le plus grand nombre?le débat est ouvert....
En tout état de cause, heureusement que le site existe, mille mercis à Ronan, car à défaut de pouvoir se payer un ticket d'Enez Sun ça fait un bien fou cette bouffée d'oxygène virtuelle(même s'il ne remplacera jamais celui du Goul Enez!!!)
Corinne et Jean-luc |
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Réponse n° 10 -------- le 14/03/2009 @ 23:03 par Loeizh
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Je
ne suis pas Sénan, je ne suis pas insulaire non plus puisque
l'insularité est, littéralement, le fait d'habiter une île, mais,
pourtant, je suis îlien.
Avant
tout, devrais je dire, parce que c'est un état fondamental de ma
conscience et que c'est la part essentielle de mon identité.
Je
suis né et j'ai vécu 30 ans à Ouessant que je n'ai quitté que
pour naviguer à la marchande ou travailler là où mon métier m'a
imposé d'aller.
Pour
l'entreprise ayant reçu la délégation de service public de
continuité territoriale ( la Pen ar bed), lorsque je veux rentrer
chez moi je ne suis qu'un touriste qui s'en va visiter une île !
Parce
que, pour eux (mais le choix est politique et je ne les accuse pas)
je n'ai plus rien là bas (entendez que je ne suis pas propriétaire
d'une maison)
Que
ma sœur, mon frère ainsi que quelques cousins et cousines y vivent;
que mes copains d'enfance y soient; que mes parents, grands parents
et aïeux reposent au cimetière, n'y change rien: commercialement
parlant je suis un non – insulaire.
Et
cette négation de mon identité d'îlien, au nom de la
comptabilité, m'exaspère, je l'avoue.
Le
sujet lancé était « réflexion sur l'insularité» ; je n'ai
donc pas répondu à la question...puisque je ne suis un non-
insulaire...Je
précise cependant que je connais bien les problèmes rencontrés par
les habitants des îles (j'y ai vécu assez longtemps et j'ai
suffisamment de relations affectives sur mon caillou pour être au
courant de leurs préoccupations) mais je leur laisse le soin de les
exprimer.
Je
connais moins bien, par contre, les problèmes de ceux qui y
possèdent une résidence - et rien d'autre. -;ce
sont pourtant (pour ce qui concerne Ouessant, en tous cas) les
insulaires majoritaires aujourd'hui...
Ce
qui n'a rien d'original, plus on descend au sud et plus c'est
flagrant !
Comme
le dit fort justement JR Fiacre: un nouveau chapitre débute
...Je
suis de la dernière génération des gardiens de phares et aussi,
sans doute, de l'avant dernière génération d'îliens.
Nomade,
sans titre de propriété, je sais bien cependant où est ma terre !
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